Dioxyde de titane (TiO2) : retour sur la mise en évidence de ses effets toxiques

Dans un avis rendu le 6 mai 2021, l’EFSA conclut que le E171 (dioxyde de titane) n'est plus considéré comme sûr lorsqu'il est utilisé comme additif alimentaire. Leur avis s’appuie en particulier sur des travaux menés au sein de Toxalim par l'équipe ENTeRisk en collaboration avec l'équipe PPCA.

Le E171 composé de particules de dioxyde de titane (TiO2) est un additif alimentaire phare largement utilisé à l’échelle mondiale pour ses propriétés colorantes (pigment blanc) et opacifiantes. L’emploi de cet additif sur le marché des denrées alimentaires est suspendu en France depuis le 1er janvier 2020, par principe de précaution.

  • Dès 2017, des travaux menés à Toxalim (INRAE Occitanie-Toulouse) par l'équipe ENTeRisk  (Endocrinologie & Toxicologie de la Barrière Intestinale) en collaboration avec l'équipe PPCA  (Prévention et promotion de la cancérogénèse par les aliments) avaient montré pour la première fois chez l’animal que le E171 pénétrait la paroi de l’intestin et se retrouvait dans l’organisme. Ils décrivent les troubles du système immunitaire liés à l’absorption de la fraction nanoparticulaire de l’additif et le développement de lésions prénéoplasiques dans le côlon, un stade non malin de la cancérogénèse.
  • Ces mêmes chercheurs de l'équipe ENTeRisk ont, de plus, apporté la preuve que des nanoparticules de dioxyde de titane présentes dans l’additif E171 peuvent traverser le placenta et atteindre l’environnement fœtal. Leurs résultats, parus le 7 octobre 2020 dans la revue Particle and Fibre Toxicology alertent sur l’importance d’évaluer le risque lié à la présence de nanoparticules dans cet additif commun face à l’exposition avérée de la femme enceinte.

L'avis de l'EFSA du 6 mai 2021, confirmant la décision française de 2020, prend appui sur ces résultats et devrait conduire à une évolution de la réglementation à l’échelle européenne vers une interdiction de l'utilisation du E171 en tant qu'additif alimentaire.