Mélange d'additifs alimentaires et risque de diabète de type 2

Des mélanges d’additifs alimentaires ont été testés sur plus de 100 000 adultes. Des émulsifiants, édulcorants, colorants et acidifiants consommés dans des produits ultra-transformés très courants comme des bouillons, desserts lactés ou sodas indiquent une incidence plus élevée à développer un diabète de type 2.

additifs

Des mélanges d’additifs alimentaires ont été testés sur plus de 100 000 adultes. Des émulsifiants, édulcorants, colorants et acidifiants consommés dans des produits ultra-transformés très courants comme des bouillons, desserts lactés ou sodas indiquent une incidence plus élevée à développer un diabète de type 2.

Jusqu’à présent, les recherches et les évaluations de sécurité de ces additifs étaient réalisées substance par substance.

La nouveauté de l’analyse a été d’étudier les possibles liens entre l’exposition à des mélanges d’additifs alimentaires couramment consommés et la survenue de diabète de type 2.

  • un suivi moyen sur 7,7 ans sur plus de 100 000 adultes (cohorte française NutriNet-Santé),
  • le renseignement en ligne des aliments et boissons consommés sur au moins deux journées (jusqu’à 15 journées pour certains),
  • l’identification de 5 principaux mélanges d’additifs alimentaires, représentant des groupes de substances fréquemment ingérées ensemble,
  • 2 mélanges sur les 5 testés associés à une incidence plus élevée de diabète de type 2.

1er mélange avec des émulsifiants > bouillons, desserts lactés, matières grasses, sauces
– émulsifiants : amidons modifiés, pectine, gomme de guar, carraghénanes, polyphosphates, gomme xanthane
– conservateur : sorbate de potassium
– colorant : curcumine

2e mélange avec des édulcorants, colorants et acidifiants > boissons édulcorées et sodas
– acidifiants et régulateurs d’acidité : acide citrique, citrates de sodium, acide phosphorique, acide malique
– colorants : caramel au sulfite d’ammonium, anthocyanes, extrait de paprika
– édulcorants : acésulfame-K, aspartame, sucralose
– émulsifiants : gomme arabique, pectine, gomme de guar
– agent d’enrobage : cire de carnauba

D’autres études sont nécessaires afin d’élucider les mécanismes sous-jacents et approfondir la compréhension des synergies et des antagonismes potentiels entre ces additifs alimentaires. Cette étude observationnelle ne suffit pas, à elle seule, à établir de lien de causalité. Toutefois, nos résultats sont en phase avec des travaux expérimentaux in vitro récents suggérant de possibles “effets cocktails” (1). Ils indiquent que l’évaluation des additifs alimentaires devrait prendre en compte leurs interactions et appuient les recommandations de santé publique qui conseillent de limiter les additifs non indispensables », explique Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm et coordinatrice de l’étude.

(1) Publication impliquant des membres de Toxalim : Cynthia Recoules, Mathilde Touvier, Fabrice Pierre, Marc Audebert. Food Chem Toxicol. 2025. Evaluation of the toxic effects of food additives, alone or in mixture, in four human cell models.