La mécanique du foie, une histoire de récepteur

L'équipe "Toxicologie Intégrative et Métabolisme" de Toxalim s’intéresse aux facteurs alimentaires et environnementaux qui influent sur le métabolisme des lipides et à son rôle dans les maladies du foie, en prenant en compte les différences liées au sexe pour mieux adapter la prévention vis-à-vis de maladies métaboliques et inflammatoires.

L’activité du foie présente des spécificités chez les hommes et les femmes, on parle de dimorphisme sexuel. De plus, l’apparition de certaines maladies hépatiques est très dépendante du sexe. C’est notamment le cas pour les maladies métaboliques, dont les hépatopathies (maladies du foie) métaboliques non alcooliques qui représentent un enjeu mondial de santé publique. Aux stades précoces de ces maladies, les hépatocytes accumulent des niveaux anormalement élevés de lipides dans le foie, ce qui peut favoriser la progression vers les stades graves: hépatite, cirrhose, cancer.

  • Dialogue entre tissu adipeux et foie : un mécanisme identifié

Le facteur de transcription « Peroxysome Proliferator Activated Receptor » ou PPARα, est un acteur essentiel du métabolisme hépatocytaire où il contrôle l’expression de centaines de gènes. Des travaux récents de l’équipe, en collaboration avec des chercheurs d'autres organismes et universitaires, indiquent qu’il joue un rôle central dans les interactions entre le tissu adipeux et le foie, mises en jeu lors d’un stress métabolique. Ce récepteur est localisé dans le noyau des hépatocytes. Il régule l’expression de gènes codant pour des enzymes limitantes de la dégradation des lipides provenant du tissu adipeux (lipolyse adipocytaire) et de la synthèse de corps cétoniques.

  • Un rôle dans les maladies métaboliques du foie et dans le dimorphisme sexuel

Ces mêmes chercheurs ont aussi analysé des régulateurs hépatiques de l’adaptation à des régimes alimentaires favorisant l’apparition de maladies du foie, dans chacun des sexes. Parmi les facteurs impliqués dans ce dimorphisme sexuel, les chercheurs ont prouvé que le récepteur PPARα est un des principaux déterminants des différences hépatiques liées au sexe chez la souris. C’est aussi le cas chez des patients, hommes et femmes, atteints de maladies chroniques non alcooliques du foie.

  • PPARα étant la cible de nombreux médicaments en développement et aussi de contaminants environnementaux (perturbateurs endocriniens et métaboliques), ces résultats illustrent l’importance de prendre en considération les dialogues métaboliques entre les organes et les spécificités liées au sexe dans les domaines de la santé et de la médecine.

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Références bibliographiques :